Les cycles auxquels se soumet le rap français sont difficilement prévisibles, tant ils ne semblent obéir à aucune logique. Après quelques années passées à ralentir inexorablement les bpm tout en épurant au maximum les couplets pour miser sur les refrains et les ponts, la tendance est revenue, sans trop prévenir, à des textes plus denses, des flows plus nerveux, et une réelle prise en compte de la performance du rappeur, sur des critères que l’on croyait morts et enterrés depuis une bonne décennie. Illustration claire de ce renouvellement du genre, les réussites récentes de Sofiane ou Ninho , tous deux capables d’accrocher au minimum le disque de platine à chacune de leurs sorties, viennent prouver que le rap de rue faisant la part-belle à l’écriture a de nouveau le vent en poupe. Derrière eux, nombreux sont ceux qui poussent dans la même direction, entre rappeurs indépendants et espoirs signés sur des grosses maisons de disques ayant flairé le bon filon. Au sein de cette dernière catégorie, l’émergence du marseillais YL apparaît comme la conséquence logique de ce nouvel engouement du public pour un type de rap qui a su se renouveler tout en conservant ses codes.
YL : l’héritier du rap français
Tout en traçant sa propre voie, YL semble voyager à travers les temps du rap français pour n’en sortir que le meilleur.